Quand vivre fait peur !
La peur fait peur, la peur empêche le bonheur. La peur poursuit, traque, assaille et laisse en vrac. La peur dérive, esquive, balise et brise. La peur résonne, assomme, frissonne, déraisonne.
Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez eu peur, peut-être était-ce il y a bien longtemps ? Peut-être même que cela vous arrive t-il tout le temps ? Quel rapport entretenez-vous à la peur ? Habite-t-elle chaque parcelle de votre cœur ? Vous colle t-elle à la peau pour ne jamais disparaître ? Vous empêche t-elle tout simplement d’être ?
Je vais vous raconter une petite histoire …
La peur d’avoir peur !
Il était une fois, un petit enfant qui avait peur de tout, de rien, des autres, de lui. Jamais il ne se confiait sur ce monstre intérieur qui hantait ses rêves la nuit, qui le suivait le jour. Il s’isolait loin de tous, pour ne plus avoir peur à l’abri dans sa coquille.
Toutes les histoires qu’il lisait évoquaient toujours cet ennemi omniprésent et effrayant. Alors il savait que nulle part il ne pourrait jamais se cacher sans être confronté à son pire ennemi. Autour de lui, il décida de dresser des murs, des barricades, entre les autres et lui. Il se percha dans sa tour d’ivoire, il porta une armure cadenassée. Et ainsi, il grandit avec pour seul ami cet amas de protection. Il ne savait pas marcher seul, respirer librement ou s’amuser vraiment. Toujours terrifié, il rasait les murs, n’empruntait jamais des chemins de traverse. Et il se réfugiait dans ses tourments devenus sa prison.
Puis il grandit et il apprit à être autonome mais demeurait en lui cette peur viscérale de tout, de rien, de lui, des autres, de la vie…
La peur d’avoir peur !
Et il devint un adulte peu courageux, peu aventurier, très renfermé et tourmenté. Il apprit à ses dépens qu’il était prisonnier des griffes de son tyran. Il avait beau le chasser, il revenait dans toutes les situations pour le hanter. Car ce mal, il l’avait entretenu, il lui avait donné toute la place.
Il vivait avec lui comme si c’était normal, comme si tout le monde faisait comme lui. Il n’avait pas compris qu’en se comportant ainsi à chaque instant. Il lui donnait le pouvoir d’entrer dans sa vie, et de s’y installer éternellement.
Avec l’expérience et la sagesse, il sut qu’en le nourrissant par ses mots, par ses actes, par son attitude. Il reviendrait pour l’assaillir attiré comme un aimant…
Alors il prit de grandes résolutions, il brisa son armure rouillée, il descendit de sa tour fortifiée. Il se dit que même s’il fabriquait de solides fortifications, la vie ne valait pas la peine d’être vécue de cette façon.
Il affronta la peur et son armée d’émotions désagréables, il conquit la vie. Il planta à son sommet le drapeau de l’amour pour lui, pour les autres, pour le monde entier. Et il commença à vivre en paix, la peur s’était enfuie devant sa confiance et sa foi en la vie.
Il sut que personne ne pouvait prévoir l’imprévisible, que la vie était riche de ses hasards. Qu’elle était avant tout un cheminement dans la lumière qui permettait d’être fort et solide. Qu’il était à lui seul, la lampe qui éclairerait les ténèbres. Qu’il émanait de lui sa force de survie. Pour résister à toutes les épreuves …
Il retint surtout un enseignement précieux : seuls les vivants avaient cette grande chance….
Vous devez regarder vos peurs en face !
Quelle est votre plus grande peur ? Résonne-t-elle avec vos blessures d’enfance ? A quel moment disparaît-elle ? Quel antidote utilisez-vous contre vos peurs ? Souffrez-vous ou avez-vous trouvé la solution pour les chasser définitivement ? Ou reviennent-elles dans vos cauchemars vous hanter la nuit ?
Vous devez regarder vos peurs en face sans crainte de les affronter, plus vous apprendrez à les reconnaître, à les comprendre, plus vous réussirez à les mettre à distance. Plus vous vous lancerez comme défi de les surmonter, plus vous apercevrez qu’une peur laisse un espace de vie inexploré, comme si vous aviez abandonné la partie avant même de la jouer. Comme si vous aviez validé cette peur et que vous préfériez lui laisser toute la place plutôt que de conquérir le potentiel que vous refoulez !
Plus vous apprenez à comprendre vos peurs, plus vous leur donnez la possibilité de disparaître et de vous permettre d’être libéré d’un poids pour apprécier la sérénité et la plénitude de vivre.
Faire confiance à la vie, c’est changer son rapport à ses peurs. C’est comprendre que souvent en nous demeure le petit enfant qui a besoin de devenir grand. Mieux on se connaît, plus on trouve le chemin vers cette sécurité intérieure qui nous libère de nos frayeurs. On sait qu’on n’est jamais seul, que si on suit l’étoile de nos intuitions, elle nous guidera toujours vers ce qui est bon et juste pour nous, elle éloignera nos doutes, elle éclairera nos rêves et elle saura nous faire retrouver confiance et joie de vivre.
A votre tour, donnez à votre enfant intérieur sa liberté, qu’il s’envole enfin au-dessus de sa peur d’être vivant…
Maryse de Mes Mots de Vie