La peur fait peur, la peur empêche le bonheur. La peur poursuit, traque, assaille et laisse en vrac.
La peur dérive, esquive, balise et brise. La peur résonne, assomme, frissonne, déraisonne.
Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez eu peur, peut-être était-ce il y a bien longtemps ?
Peut-être cela vous arrive t-il tout le temps ? Quel rapport entretenez-vous avec la peur ? Habite -t-elle chaque parcelle de votre cœur ? Vous colle t-elle à la peau pour ne jamais disparaître ? Vous empêche t-elle tout simplement d’être ?
Je vais vous conter une histoire ….
Il était une fois, un petit enfant qui avait peur de tout, de rien, des autres, de lui
Jamais il ne se confiait sur ce monstre intérieur qui hantait ses rêves la nuit, qui le suivait le jour
Il s’isolait loin de tous, pour ne plus avoir peur à l’abri dans sa coquille
Toutes les histoires qu’il lisait évoquaient toujours cet ennemi omniprésent et effrayant
Alors il savait que nulle part il ne pourrait jamais se cacher sans être confronté à son pire ennemi
Autour de lui, il décida de dresser des murs, des barricades, entre les autres et lui
Il se percha dans sa tour d’ivoire, il porta une armure cadenassée
Et ainsi, il grandit avec pour seul ami cet amas de protection
Il ne savait pas marcher seul, respirer librement ou s’amuser vraiment
Toujours terrifié, il rasait les murs, n’empruntait jamais des chemins de traverse
Et il se réfugiait dans ses tourments devenus sa prison
Puis il grandit et il apprit à être autonome mais en lui demeurait cette peur viscérale
De tout, de rien, de lui, des autres, de la vie…
Et il devint un adulte peu courageux, peu aventurier, très renfermé
Il apprit à ses dépens qu’il était prisonnier des griffes de son tyran
Il avait beau le chasser, il revenait dans toutes les situations
Car ce mal, il l’avait entretenu, il lui avait donné toute la place
Il vivait avec lui comme si c’était normal, comme si tout le monde faisait comme lui
Il n’avait pas compris qu’en se comportant ainsi à chaque instant
Il lui donnait le pouvoir d’entrer dans sa vie, et de s’y installer éternellement
Avec l’expérience et la sagesse, il sut qu’en le nourrissant par ses mots, par ses actes, par son attitude
Il reviendrait pour l’assaillir attiré comme un aimant…
Alors il prit de grandes résolutions, il brisa son armure rouillée, il descendit de sa tour fortifiée
Il se dit que que même s’il fabriquait de solides fortifications, la vie ne valait pas la peine d’être vécue ainsi
Il affronta la peur et son armée d’émotions désagréables, il conquit la vie
Il planta à son sommet le drapeau de l’amour pour lui, pour les autres, pour le monde entier
Et il commença à vivre enfin, la peur s’était enfuie devant la confiance et la foi en la vie
Il sut que personne ne pouvait prévoir l’imprévisible, que la vie était riche de ses hasards
Qu’elle était avant tout un cheminement dans la lumière qui permettait d’ être fort et solide
Pour résister à toutes les épreuves de la vie…
Il retint surtout un enseignement précieux : seuls les vivants avaient cette grande chance….
« A votre tour, donnez à votre enfant intérieur sa liberté, qu’il s’envole enfin au-dessus de sa peur d’être vivant… »
Maryse de Mes mots de vie