« Je n’ai plus besoin de chercher à devenir, à exister, à me transformer,… Je Suis. »
MMDV
Au cours de notre vie, nous sommes souvent amenés à des expériences qui nous poussent à nous remettre en question très souvent. C’est vers soi que l’on regarde quand une situation devient inconfortable, c’est vers soi qu’on se tourne lorsqu’on se sent désespéré. On s’auto-analyse, on s’introspecte, on s’observe pour se repositionner mais la difficulté perdure quand les problématiques se répètent, c’est alors qu’on croit qu’on est victime de la vie…C’est ainsi qu’on cherche à se métamorphoser, pour tendre vers un modèle idéal. C’est là qu’on se perd. Qui suis-je vraiment à l’origine ? Qui suis-je dès le premier jour ? Qui suis-je quand j’ouvre les yeux pour la première fois sur le monde qui m’entoure ? De quoi est fait mon premier souffle ? Quelles sont mes premières pensées conscientes ?
Ce retour à l’origine est nécessaire quand on a l’impression de ne plus rien savoir, comme si tout ce que l’on avait su à un moment était devenu comme erroné. A quel moment nous perdons-nous vraiment sur notre chemin de vie ?
La vie est un formidable voyage que l’on entreprend comme une possibilité de visiter différentes contrées. Ces paysages relationnels et humains sont riches en leçons de sagesse qui nous permettent ensuite de nous redéployer vers ce qui semble plus en accord avec notre manière de penser et de concevoir la vie dans l’instant présent. Mais tout est en impermanence perpétuelle, si hier quelque chose était vrai, aujourd’hui une autre vérité est révélée. Lutter pour rester éternellement dans la même manière de concevoir la vie, c’est refuser de voir que certaines directions sont parfois comme terminées, comme si on était arrivé au bout d’un parcours et qu’il était indispensable de changer de direction pour se remettre en phase avec le nouveau cycle.
Chacun est libre d’avoir le plan de vie qu’il souhaite, nous n’avons pas à changer notre propre parcours pour suivre celui de quelqu’un d’autre sauf si cela suit la justesse de notre propre désir.
Aussi, on découvre au fil du temps, qu’il n’y a pas à chercher à devenir quelqu’un d’autre, il n’y a pas à vouloir exister comme on nous demande d’être, à devenir visible parce qu’on croit qu’on ne nous voit pas, ou à chercher la reconnaissance des autres parce qu’on pense que cela est nécessaire à notre épanouissement. Tout cela vient de mirages que l’on a façonnés dans notre tête pour donner un sens à notre existence.
La vie n’est pas un désert, elle est une vallée, une étendue infinie où l’on voit à l’horizon mille possibilités. Quand notre regard se ferme, on ne voit plus qu’avec notre mental faible et limité parce qu’on donne des ordres à la vie. Quand un cycle se termine, un autre commence. Il n’y a jamais de fin , il y a juste à Être, à pivoter quand cela devient nécessaire et à se ressentir continuellement comme une énergie en mouvement, comme une matière souple et flexible, capable de se contorsionner pour changer de point de vue et pour retrouver sa pleine puissance, capable également de marcher sur le fil de son équilibre intérieur.
Je suis comme je suis né, je suis comme je suis destiné à être. Je suis un pas, je suis un espoir, je suis un autre pas, je suis un nouveau regard. Je suis…
Naître c’est s’accepter dans sa destinée, si on entre en résistance avec notre êtreté, notre vie n’est que chaos et difficultés. Un peu comme si on vivait dans un corps qui ne nous appartenait pas, comme si on était un leurre pour soi-même, un imposteur de sa propre vie, comme si on voulait décider à la place de la vie. Ce rapport conflictuel nous mène à des insatisfactions perpétuelles qui polluent notre santé mentale. Ne pas se trouver assez bien comme on est, se comparer, souffrir de nos « imperfections imaginées », ce sont des enfermements mentaux, c’est s’opposer à notre soi véritable. On ne peut alors qu’attirer dans notre vie, non pas des partenaires, des alliés mais des adversaires ou des rivaux, puisque l’on vibre cette résistance au flux naturel de la vie comme une « guerre intérieure » qu’on mène avec soi-même. Comment alors trouver la paix intérieure, la sérénité pour vivre sa vie en pleine sécurité ?
Ce qui est assez étrange c’est que toutes les belles qualités humaines telles que la douceur, la sensibilité, la délicatesse sont montrées du doigt par la société comme des faiblesses. Alors que ceux qui font preuve de dureté et d’abus deviennent comme les références vers lesquelles, il faut tendre à tout prix pour rester dans la tendance. N’est-ce pas absurde, n’est-ce pas totalement incohérent ? L’effervescence, à vouloir vivre la vie dans un processus accéléré, nous fait oublier de poser une distance à ce qui ne nous ressemble pas.
Prôner l’apparence parfaite comme unique vertu, n’est-ce pas le premier « vice » humain ?
S’affirmer, ne signifie pas « prendre sa place comme l’on est » mais devient dans les schémas de vie d’aujourd’hui, « prendre sa place en se forçant à être quelqu’un d’autre » ! Cela se transforme en rapport de force entre l’être et le paraître. S’affirmer devient un rapport à soi conflictuel et agressif, tant la maltraitance relationnelle devient facile et validée par tous. Alors, règne l’époque de la victimisation , et les problèmes plus fréquents de santé mentale, comme si l’affirmation par l’immoralité ou par la superficialité devenait une règle obligatoire . On vit alors en plein paradoxe ! A nous de ne pas nous laisser atteindre par ces faux plans de vie qui nous éloignent de notre « Je suis » véritable.
Il est plus facile de se laisser être comme on est, en se disant inlassablement : « Je suis une belle énergie et je m’accepte comme Je suis.» Plutôt que de chercher à ressembler à des êtres de façade aux regards souvent déshumanisés et au cœur comme « désactivé ».
Il existe un chemin pour chaque individu, à nous de prendre le nôtre sans rien avoir comme exigence, si ce n’est de poser nos limites pour ne pas perdre le contrôle de notre propre plan de vie. On ne peut que chercher à se valoriser comme on est, c’est la vraie quête ! Retrouver notre moi profond comme il était à notre naissance, le débarrasser de toutes les croyances erronées et renforcer notre moi grâce à cette acceptation totale, cette validation de soi qui nous redonne notre plein pouvoir et notre unité parfaite.
Vivre dans l’abus d’esthétisme pour un paraître irréprochable, c’est comme penser que nous pouvons dénaturer notre âme à coup de bistouri, de paillettes et de filtres.
Je suis…C’est notre seule et unique identité. C’est la cadence intérieure de notre respiration, c’est le rythme des battements de notre cœur, c’est l’essence même de notre énergie vitale.
Si l’on perd cette identité simple et puissante, qui sommes-nous alors ?
Je suis …Tu es … Je suis.. Nous sommes un seul verbe créateur…Être !
Maryse Ligdamis de mesmotsdevie.fr